Conférence sur la fratrie
Conférence sur la fratrie, animée par Denise Dulliand, le 6 Décembre à Cusy, sous l’égide de l’Ecole des Parents.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé cette psychothérapeute qui sait, avec simplicité et humour, dédramatiser et expliquer d’où viennent les difficultés des parents, tout en donnant quelques outils utiles.
« La fratrie se construit sur une relation affective imposée » (Marcel Rufo) et l’idée de la famille idéale est à abandonner au profit d’une autre réalité. Il existe un attachement particulier au sein de la famille, mais on n’est pas obligés de s’aimer ! Les conflits font partie des relations normales et la jalousie comme l’injustice ressenties par les enfants sont des sentiments relationnels naturels, même si cela peut être difficile à vivre au quotidien. Le point positif de la jalousie c’est qu’elle participe à la construction de l’image que l’on a de soi et des autres. Elle stimule le désir de savoir, la recherche de soi, aussi il est important que cette jalousie ne soit pas niée ou condamnée. Elle doit être entendue car l’enfant jaloux souffre et culpabilise d’aimer et de haïr à la fois. Le rôle des parents est donc d’aider l’enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent. On se pose souvent la question de l’ordre dans la fratrie et de ses enjeux. Ce n’est l’ordre qui est important, d’autant plus qu’il peut hiérarchiser les enfants, mais la place de chacun. Celle que l’enfant prend, celle que les parents lui donnent, et cette notion prend encore une toute autre ampleur dans les familles recomposées. Les enfants sont forcément différents de par leur personnalité, et individuellement, les relations sont différentes. On veut les aimer « pareil » mais on les aime différemment, ce qui ne veut pas du tout dire plus ou moins…
Quelques notions théoriques suivis d’un débat riche où les mères (les pères restant plus dans l’écoute), ont pu faire part, en toute confiance, de leurs difficultés et donner des anecdotes illustrant l’agressivité, la régression ou la turbulence de leurs enfants. Les réponses toujours déculpabilisantes, ont permis de partager sur la difficulté d’être parent vis-à-vis de l’éducation, du partage d’amour et du ressenti des enfants.
Et en cette période de Noël, chacun a pu se replonger dans son propre vécu d’enfant… et se demander où il en est avec ses jalousies, ses reproches, ses frustrations, ses attentes…
Pour ceux qui s’intéressent à la complexité des relations fraternelles ou ont envie de mieux comprendre leur histoire personnelle, l’essai de Marcel Rufo , « Frères et sœurs, une maladie d’amour », est vraiment incontournable car accessible à tous.
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